Sainte-Thérèse, le 10 janvier 2018. Les membres du Conseil d’administration du COBAMIL ainsi que la permanence de l’organisme ont rencontré en novembre dernier, à la demande de partenaires locaux, les représentants de la compagnie Eco-Niobium, concernant leur projet de mine de niobium à Oka. Les administrateurs du COBAMIL étaient épaulés par deux experts neutres, spécialisés en mine et en eau souterraine : un professeur et une postdoctorante de l’Université du Québec à Montréal.
L’objectif de la rencontre d’information était de prendre connaissance de la proposition d’Eco-Niobium et d’avoir un aperçu des répercussions potentielles de ce projet sur les ressources en eau et les écosystèmes. Il a ainsi été demandé aux promoteurs de présenter leur entreprise et le projet, tout en gardant l’accent sur les ressources en eau, tant souterraine que de surface.
Le COBAMIL est bien au fait qu’il n’y a pas consensus au sein de la population okoise et que l’acceptabilité sociale n’est pas acquise. Cet aspect n’est pas du ressort de notre organisme, qui ne peut être la voix de la communauté. Toutefois, le COBAMIL peut être la voix de l’eau.
Lors de cette rencontre d’information, le promoteur a présenté sommairement le projet en mettant plutôt l’accent sur un système de dépollution du ruisseau Rousse qu’il propose afin de favoriser une meilleure acceptabilité sociale. Pour de multiples raisons, et parce que nous croyons en une approche plus globale de travail en amont, le COBAMIL n’a pas étudié ce volet de leur proposition. Les opérations et procédés miniers, pour leur part, n’ont pas été suffisamment étayés pour que les administrateurs du COBAMIL et les experts-conseils puissent évaluer cet aspect.
Suite à cette rencontre, une liste de préoccupations en lien avec l’eau a été établie. Celle-ci met en évidence les problématiques que le promoteur doit documenter. Elle soulève notamment des questionnements quant aux effets des opérations et procédés miniers sur les eaux de surface et souterraines et la biodiversité. Elle soulève également des interrogations quant aux impacts à plus long terme, à la fin des opérations, en ce qui concerne particulièrement certaines mesures d’atténuation qui comportent d’importants coûts d’opération. En somme, l’exercice a conduit à mettre en évidence le fait que les informations sur les détails d’exploitation ne sont pas suffisantes actuellement pour évaluer l’impact d’un projet minier de cette envergure sur son environnement proche.
Le COBAMIL est arrivé à la conclusion que lorsque les plans d’exploitation et méthodes seront connus, une étude d’impact détaillée incluant l’hydrogéologie et la géochimie des eaux sera essentielle pour évaluer les risques à court et moyen termes. À notre avis, ce projet est assujetti à l’article 31.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement. Conséquemment, une étude d’impact sera éventuellement exigée et encadrée par la Direction de l’évaluation environnementale du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Le COBAMIL sera alors en mesure d’émettre un avis éclairé. À la suite de cette étude, le COBAMIL pourrait réclamer une audience publique et y participer.
Nous sommes d’avis que la vigilance doit rester de mise et qu’en tout temps, la prévention et la précaution sont nos meilleurs guides. L’eau est essentielle à la vie et notre devoir est de protéger cette ressource.