Les Causeries du ruisseau Rousse

Le projet des Causeries du ruisseau Rousse réalisé dans le cadre du programme « Faune en danger » de la Fondation de la Faune du Québec et s’insère dans la démarche de protection de la zone périphérique du parc national d’Oka initié par la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ). Il vise à mobiliser les acteurs du bassin versant face à un enjeu de qualité de l’eau. Le bassin versant du ruisseau Rousse, à vocation agricole, occupe majoritairement le territoire d’Oka, une partie du parc national d’Oka, ainsi qu’une petite portion du territoire de Saint-Joseph-du-Lac. L’exutoire du cours d’eau se situe à la Grande Baie du parc national d’Oka, un important milieu humide à l’échelle régionale. Le ruisseau Rousse est, par ailleurs, essentiel à l’irrigation de plusieurs cultures du secteur : « le ruisseau Rousse est le poumon de notre agriculture! » affirme d’ailleurs un des producteurs du bassin versant.

Ce projet de sensibilisation a permis la tenue d’ateliers en groupe dont l’objectif était de discuter des solutions adaptées aux cultures maraichères, céréalières et pomicoles pour améliorer la qualité de l’eau du ruisseau Rousse et de ses tributaires. Ces rencontres ont permis le partage des connaissances et d’expériences de la communauté locale, visait à poursuivre la discussion entamée lors de la 1re édition des Causeries en 2017. Le thème des bandes riveraines et celui des concentrations en pesticides du ruisseau Rousse et de la phytoprotection ont été abordés.

Des rencontres individuelles ont également eu lieu directement chez les producteurs, où il était question de pratiques agro-environnementales visant à préserver les ressources en eau. Ces rencontres, menées par le Club Conseil Profit-eau-sol (PES), ont permis d’émettre des recommandations personnalisées pour chacune des fermes rencontrées. Dans certains cas, des ententes de conservations volontaires des milieux riverains ont même été signées par les producteurs, ce qui représente un bel exemple de la réussite de ce projet.

Le COBAMIL et le Club Conseil PES espèrent prochainement obtenir des subventions pour aider les producteurs du bassin versant à tester des techniques agroenvironnementales permettant de réduire l’érosion des sols et de limiter l’apport de polluants au réseau hydrographique, en tenant compte de la topographie accidentée du bassin versant. Certains producteurs du bassin versant se sont d’ailleurs montrés intéressés à tester l’implantation de bandes riveraines, de cultures intercalaires et de cultures de couverture.

Pour en savoir plus sur la culture d’intercalaires, découvrez notre document informatif  L’intercalaire : L’essayer c’est l’adopter!

La Grande Baie, un habitat vulnérable situé à l’aval du bassin versant

Un suivi de la qualité de l’eau du ruisseau Rousse est effectué depuis quelques années et l’indice de qualité bactériologique et physicochimique (IQBP6) permet de constater que les concentrations en coliformes fécaux, en matières en suspension, en nitrites-nitrates, en phosphore total et en pesticides engendrent une mauvaise qualité de l’eau.

Or ces contaminants sont acheminés vers l’exutoire du cours d’eau, soit à la Grande Baie du parc national d’Oka, mentionnée précédemment. On y observe une accélération du processus d’eutrophisation, ce qui se traduit notamment par l’envasement de la baie et le développement de plantes aquatiques. En conséquence, l’intégrité écologique du marais et des habitats fauniques qui s’y trouvent est menacée. C’est le cas de l’habitat du petit blongios, une espèce vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées et vulnérables du gouvernement du Québec. Cet oiseau trouve refuge dans le marais de la Grande Baie en raison de sa richesse floristique et faunique. Malheureusement, la dégradation de la qualité de l’eau représente une menace pour cette espèce à protéger.

La Grande Baie représente une aire protégée en vertu de la Loi sur les parcs, ayant un zonage de préservation dans toute sa zone inondable ainsi qu’un zonage de préservation extrême en lien avec la présence d’une héronnière, également protégée par la loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.

Le projet des Causeries du ruisseau Rousse est rendu possible grâce au financement de la Fondation de la faune du Québec, de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

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